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Ypérite – Gustave Lamagdelaine

Gustave Lamagdelaine est le demi-frère de mon arrière-grand-père Alfred. Comme plusieurs de ses frères, c’est auprès de lui qu’il s’est formé en tant que commis en pharmacie. Lorsque le conseil de révision de sa classe a eu lieu en 1913, il a été ajourné pour faiblesse, situation prolongée d’une nouvelle année en 1914.

Mais en 1915, alors que la guerre a éclaté près d’un an plus tôt, la commission de réforme le déclare « Bon pour le service armé ». Le 8 septembre, il rejoint donc le 18ème régiment d’infanterie, qui combat du côté du Chemin des Dames, vers le Trou de l’Enfer.

Au bout de quatre mois, il passe au 342ème régiment d’infanterie, qui se bat du côté de Soissons, et sera bientôt engagé dans la Bataille de Verdun, dans le secteur de Fleury-sous-Douaumont. Puis c’est la bataille de l’Argonne. Au début de l’année 1917, le régiment est envoyé combattre au Chemin des Dames, vers le secteur du Bac et Béthincourt, Jubécourt et Brocourt en mai. Après cette dernière offensive qui a commencé au mois d’avril, le régiment est dissous et Gustave passe au 96ème régiment d’infanterie.

Celui-ci se trouve alors engagé dans le secteur de Verdun, vers la côte 304 et le Mort-Homme. Il y passe tout l’été, avant d’être envoyé en Alsace au mois d’octobre : il combat alors vers Aspach, Michelbach et Burnhaupt.

Au printemps 1918, le régiment est envoyé dans les Flandres, du côté de Mont Rouge, Mont Vidaigne et Locre, avant de passer l’été en Lorraine, dans le secteur de Hoéville.

Chevaux atteints à la tête par le gaz ypérite
Chevaux atteints à la tête par le gaz hypérite. Champagne, 1918 – ECPAD – D66-12-80

Enfin, Gustave passe l’automne dans l’Aisne, et se bat à Crécy-au-Mont, à Moyenbrie, à Crécy-en-Laonnois, à Vivaise, à Chalandry et à Crécy-sur-Serre. C’est là qu’il est intoxiqué par les gaz le 28 octobre 1918, alors qu’il se trouve à son poste.

Depuis un peu plus d’un an en effet, les Allemands, imités rapidement par les autres belligérants, utilisent un gaz créé chimiquement pour infliger des brûlures à leurs adversaires. Ce gaz, utilisé de façon massive pour la première fois à la bataille d’Ypres (Belgique) en septembre 1917, et dont l’odeur ressemble à celle de la moutarde, du raifort ou de l’ail, est appelé ypérite ou gaz moutarde. S’il n’est pas létal dans la plupart des cas, il s’attaque toutefois aux muqueuses, aux yeux, aux poumons et à la peau.

Gustave quitte alors le front, et après sa convalescence, il est démobilisé le 3 mars 1919. Il rentre alors dans le Sud-Ouest et reprend son métier. Mais trois ans plus tard, il passe devant la commission de réforme. Son intoxication d’octobre 1918 a attaqué sérieusement ses poumons, et le 24 avril 1922, il est réformé à 40% pour des troubles pulmonaires.

Deux ans plus tard, le 20 mai 1924, la commission de réforme le déclare réformé définitivement à 50% pour des troubles pulmonaires, avant de le réformer à 100% pour tuberculose pulmonaire et de lui accorder une pension d’invalidité le 16 septembre suivant.

Le 22 février 1927, Gustave est décoré de la Médaille militaire :

« Soldat dévoué et courageux, a été très gravement intoxiqué par les gaz à son poste à Crécy sur Serre le 28 octobre 1918. ».

Un mois plus tard, il décède à Urt (Pyrénées-Atlantiques) le 26 mars 1927.

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