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Mes ancêtres dans la Grande Guerre : Au Vigan

Emile Vincent est un jeune garçon de 13 ans lorsque la guerre éclate.

Alfred Vincent en « Diable bleu » – collection familiale

Son frère aîné, Alfred, qui a 11 ans de plus que lui, est mobilisé aussitôt, moins d’un an après son passage dans la réserve. Il rejoint aussitôt le 7° bataillon de chasseurs alpins à pied. Ses huit frères et sœurs, (Emile est le cinquième de la fratrie) sont âgés de 21 à 4 ans. Tous vivent au Vigan, chez leurs parents, commerçants de toiles et de chemises.

En même temps qu’Alfred, René le frère cadet d’Isidore son père, est également mobilisé. Cet instituteur de 43 ans, père de deux enfants, vit en région parisienne. En raison de son âge et de sa profession, et aussi parce qu’il souffre de problèmes cardiaques, il ne combat pas sur le front, et dès 1916 il sera détaché de l’armée en tant qu’instituteur.

Deux cousins d’Alfred et Emile sont également mobilisés dès le début de la guerre, deux Lozériens : Isidore Vincent est en effet originaire d’Ispagnac, et son frère aîné et ses sœurs s’y sont mariés. Isidore Fages, âgé de 31 ans, rejoint la 16° section des infirmiers militaires, tandis qu’au début du mois de septembre Adrien Vincent, à tout juste 20 ans, rejoint le 56° régiment d’artillerie.

Au mois de décembre, joie au Vigan à la nouvelle de la nomination d’Alfred comme sergent.

Mais le lendemain, c’est le frère d’Isidore Fages, Albin, réformé en 1909, qui est mobilisé dans le service auxiliaire.

Les premières pertes du conflit se font sentir et la mobilisation touche de plus en plus de monde.

Ernest, le frère d’Alfred et d’Emile, qui appartient à la classe 1915, est lui aussi mobilisé en ce mois de décembre 1914, et rejoint le 23° régiment d’infanterie.

Quelque temps après, c’est un cousin par alliance, Théophile Chaptal, facteur de son état, âgé de 31 ans, qui est mobilisé au service de la poste aux armées.

Au printemps 1915, Alfred est cité à l’ordre de la division.

Un cousin maternel, André Allauze, qui appartient à la classe 1916, est mobilisé peu après, et rejoint le 38° régiment d’artillerie, tandis qu’un cousin paternel, Gaston Vincent, de la même classe, rejoint le 96° régiment d’infanterie.

Quelque temps après, Albin, qui avait été classé service auxiliaire à l’automne, est mobilisé dans la 16° section des commis et ouvriers militaires.

A l’été, il sera classé service armé et rejoindra le 16° escadron du train des équipages.

A l’automne 1915, Ernest Vincent, qui combattait sur le front de l’Est en Serbie, est blessé à la cheville gauche à Debista. Il rejoint la France pour sa convalescence, et retourne rapidement au front.

La famille Vincent après le décès d’Alfred – collection familiale

Le début de l’année 1916 est sombre au Vigan : le frère aîné, Alfred, est décédé à l’hôpital temporaire des sources à Bussang (Vosges) des suites de ses blessures. Il recevra à titre posthume la Croix de guerre et la Médaille militaire.

Mais la guerre n’est pas terminée : si l’oncle René ne combat plus, tous les cousins sont encore mobilisés. A l’été, Gaston est blessé à la cuisse à Biaches dans la Somme. Un an plus tard, le 1° août 1917, c’est Ernest qui est à nouveau blessé, à l’œil droit cette fois-ci, à Avocourt dans le secteur de Verdun.

Il perd complètement la vue de cet œil. La guerre s’arrête ici pour lui, il va être réformé, même s’il faudra plus de quinze ans pour que sa pension d’invalidité, fixée à 75%, soit complètement assurée.

Le même jour, son cousin Gaston est tué à l’ennemi dans le même secteur, à Vacherauville.

Chronologie familiale – réalisée à partir des fiches matricules

La fin de l’année 1917 apporte encore des mauvaises nouvelles : Isidore Fages est réformé pour bronchite, tandis que Théophile Chaptal est évacué pour la même raison : il ne rejoindra la zone des armées qu’au printemps suivant.

A l’été 1918, Adrien Vincent est cité par deux fois à l’ordre de la brigade, alors que son régiment se trouve dans le secteur de Château-Thierry-Vaux. Il est également nommé caporal à la même période. Il décède deux mois plus tard, à Sommepy (Marne) des suites de ses blessures. Toute la vie adulte de ce jeune homme aura été les combats de la guerre qui lui coûtera la vie.

L’armistice qui est signé peu après met fin au conflit mais ne ramène pas dans leur famille les hommes qui ont donné leur vie pour leur patrie. Et certains de ceux qui reviennent sont marqués physiquement par les combats : Isidore bénéficie d’une pension de réforme de 30% et Ernest d’une de 75%. Même une décoration, aussi prestigieuse que la Médaille militaire que reçoit Ernest en 1931, ne rend pas à ses hommes leur jeunesse et leur santé.

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