Marie-Thérèse Malavielle est une jeune fille d’une douzaine d’années lorsque la guerre éclate. Dernière de sa fratrie, elle a deux frères et deux sœurs, tous célibataires et habitants Ganges (Hérault). Toute la famille est cévenole, ou presque : deux oncles sont montés à Paris une génération plus tôt, et l’un d’eux, Jacques Castella, s’y est marié. (J’ai perdu la trace du second, Eugène Castella, à la fin du XIX° siècle).
Les garçons, Louis (19 ans) et Roger (17 ans) Malavielle, n’ont pas encore effectué leur service militaire.
Quelques cousins sont toutefois mobilisés : Etienne Pourtalès (23 ans, classe 1911), mari de Marthe Malavielle, est classé service armé après avoir été exempté pour bronchite spécifique, et rejoint le 81° régiment d’infanterie au mois de novembre, tandis que Alfred Delbos (33 ans, classe 1901), mari de Anne Castella, l’aînée des cousins maternels, rejoint le 4° régiment d’infanterie coloniale. Il sera rapidement réformé temporairement pour tuberculose.
Henri Malavielle (26 ans, classe 1908), reste quant à lui exempté pour ankylose du genou droit et atrophie musculaire. Il ne sera pas mobilisé plus tard.
Henri Castella (27 ans, classe 1907), est en sursis pour quelques mois, employé à l’octroi de Paris. Il ne rejoindra le front qu’en mai 1915, au 156° régiment d’infanterie.
Entre-temps, Louis Malavielle, le frère aîné de Marie-Thérèse, a été mobilisé dans l’hiver et a rejoint le 3° régiment de zouaves.
Le début de l’année 1915 mêle joie et tristesse pour la famille : en janvier, Madeleine est née dans le foyer de Marthe et Etienne Pourtalès ; en mars, ce même Etienne est tué à l’ennemi dans la Marne.
A la fin de l’année, alors que René Malavielle (classe 1917), cousin de Marie-Thérèse, est ajourné pour développement incomplet, Alfred Delbos est à nouveau mobilisé très rapidement, avant d’être classé service auxiliaire et placé en sursis comme fournisseur de charbon.
Le début de l’année 1916 voit la mobilisation du second frère de Marie-Thérèse, Roger Malavielle, au 3° régiment d’artillerie de campagne.
Le cousin René rejoindra le 9° régiment d’artillerie lourde à l’été. La suite de l’année est plus triste : à l’été, Henri Castella est blessé par éclat d’obus dans la Somme.
En décembre, c’est Louis, le frère aîné de Marie-Thérèse, qui est tué à Bezonvaux, dans le secteur de Verdun.
La fin du conflit est plus calme pour la famille : si Roger (nommé brigadier en octobre 1917), et René Malavielle et Henri Castella (blessé en avril 1917) restent mobilisés, Henri Malavielle et Alfred Delbos sont toujours exemptés. Alfred commence alors un parcours d’une dizaine d’années pour être réformé définitivement et dégagé de ses obligations militaires.
Après l’armistice, il faut attendre la fin de l’année 1919 pour que les trois combattants de la famille soient démobilisés : entre-temps, Roger a participé à la campagne d’Orient, au début de l’année 1919. En 1921, il est réformé temporairement, mais est maintenu service armé un an plus tard, et reste mobilisable en cas de nouveau conflit.
Il ne sera toutefois pas mobilisé lors de la deuxième guerre mondiale, contrairement à son cousin René. Henri Castella sera réformé définitivement en septembre 1931, avec une pension d’invalidité de 50%. Il sera décoré de la médaille militaire en décembre 1936.
S’achève ainsi cette série sur Mes ancêtres dans la Grande Guerre. Elle a été l’occasion de faire le point sur les familles de mes ancêtres, et de découvrir la variété des parcours des Poilus de mon arbre, dont je vous reparlerai.
Jadis et naguère 
2 réponses sur « Mes ancêtres dans la Grande Guerre : A Ganges »
J’ai beaucoup aimé cette série. Je me permettrai peut-être de m’en inspirer un jour pour tenter le même exercice sur mon propre arbre. Bravo !
J’aimeAimé par 1 personne
Avec grand plaisir, même si l’idée originale n’est pas de moi mais de Frédéric Pontoizeau-Bouchet
J’aimeJ’aime