Catégories
Branche Fichet Famille de Luzy

Hâte – Jean de Luzy de Pélissac

Né en 1896, Jean de Luzy, le frère de mon arrière-grand-mère, n’a que 18 ans lorsque la guerre éclate. Il n’est pas encore mobilisable. Il a toutefois déjà atteint les 17 ans réglementaires pour s’engager en tant que volontaire pour la durée du conflit, néanmoins sa famille lui demande d’attendre un peu, et ce n’est que le 9 janvier 1915 qu’il pousse la porte du bureau de recrutement à la mairie de Lyon.

Il est alors incorporé au 24ème bataillon de chasseurs à pieds, qu’il rejoint deux jours plus tard. Après quelques semaines de formation, il est envoyé au front à la fin du mois de février. Son unité se trouve alors dans les Vosges, dans le secteur du Sudelkopf, d’Almattkopf et de Sillacker. C’est ensuite la cote 830 et le col de la Schlucht au mois de mai, le bois Noir en juin, et le Petit-Reichsacker en juillet. Le 24ème bataillon de chasseurs à pieds participe en effet au cours de l’été à la bataille du Linge et à l’enlèvement des sommets d’Alsace. Vers le 20 juillet, de combats violents ont lieu au Reichackerkopf. Le chef de corps, le commandant Joseph Nicolas, est tué le 21. Quelques jours plus tôt, le 16 juillet, Jean de Luzy a été blessé au Reichackerkopf aux gros orteils et au mollet gauche.

La fin de l’année se passe dans les secteurs de Sondernach et Metzeral, toujours en Alsace. En raison de sa blessure, je ne sais pas dans quelle mesure Jean de Luzy fut présent sur le front.

Jean de Luzy de Pélissac à bord d’un monoplace Nieuport type 21 ou équivalent dans l’entre-deux-guerres – Collection familiale

Le début de l’année 1916 se déroule pour lui dans les Vosges et le Südel. Le 2 juillet, il est nommé caporal.

Il quitte ensuite l’est de la France et combat à l’automne dans le nord : c’est la bataille de la Somme, le 24ème bataillon de chasseurs à pieds se trouve vers Le Forest, les Chemin Creux et de la Cranière. 50% du bataillon est hors de combat. Le 5 septembre, Jean de Luzy a été blessé à Cléry (Somme) au dos et à la cuisse gauche. Il est alors évacué vers un hôpital de l’intérieur. Pour sa conduite lors de ces combats, il est cité le 15 septembre à l’ordre de la division :

« Caporal de tout premier ordre, engagé volontaire s’offrant le premier pour toute mission périlleuse. A su, pendant l’attaque du 3 septembre 1916 entraîner ses camarades à l’assaut faisant l’admiration de tous. A été blessé en combattant. Croix de guerre avec étoile en argent. »

Malgré son rétablissement, il reste à l’intérieur et ne rejoint pas le front à la fin du mois de janvier 1917. Est-ce parce sa blessure lui a laissé des séquelles trop importantes pour se battre ? Ou parce qu’il a été distingué pour être envoyé dans l’aviation ? je privilégie cette option, au vue de la suite de sa carrière, et parce qu’il n’a pas été réformé suite à sa participation au conflit.

En effet, le 25 mai 1917, il passe à l’aéronautique militaire comme élève pilote. Au mois de novembre, il est à l’École préparatoire de Longvic-les-Dijon : il y reçoit l’instruction de base des pilotes. Il passe ensuite à l’école de pilotage d’Etampes, où il pratique le vol en double. Le 15 juillet 1918, il reçoit son brevet de pilote militaire, qui porte le n° 14.613, obtenu à l’école militaire d’aviation de Chartres-Voves (Eure-et-Loir).

Il effectue ensuite plusieurs stages de perfectionnement.

  • D’abord à l’école militaire d’aviation d’Avord, un stage « Avions rapides » au cours duquel il apprend le maniement des avions d’arme et le vol de nuit.
  • Ensuite, un stage de Haute Ecole à l’école militaire d’aviation de Pau : c’est là qu’il découvre l’acrobatie aérienne.
  • Puis c’est un stage de spécialisation à l’école militaire d’aviation de Biscarrosse (Landes) : dans cette école d’application, en tant que chasseur il apprend l’art du tir aérien.
  • C’est encore un stage complémentaire à l’école militaire d’aviation de Chartres-Voves (Eure-et-Loir), jusqu’au 1er octobre 1918.
  • Il termine enfin sa formation par un stage au CIACB (Centre d’instruction pour l’aviation de combat et de bombardement) de Champfleury-La-Perthes (Aube). Ce stage dure plusieurs semaines, à partir du 10 octobre 1918.

Ce n’est que le 16 janvier 1919 qu’il arrive au premier groupe d’aviation. Cela fait déjà deux mois que l’armistice est signée, et il n’a pas l’occasion de combattre en tant qu’aviateur, et de se distinguer comme ont pu le faire les As. Il reste néanmoins mobilisé pendant encore plusieurs mois, jusqu’au 5 septembre. Et 10 jours plus tard il est envoyé en congé illimité de démobilisation.

Le 7 janvier 1930, il recevra la Médaille militaire.

2 réponses sur « Hâte – Jean de Luzy de Pélissac »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.