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éQuipages – Jean Lafon

Jean Lafon, mon arrière-arrière-grand-père, fait partie de la classe 1900. Néanmoins, en tant que fils aîné de veuve, il n’a pas été envoyé dans l’armée combattante, et a été dirigé vers le train des équipages, qui organise et coordonne la logistique et le transport de l’armée française.

Lorsque sonne la mobilisation générale, au milieu de l’été 1914, Jean laisse donc sa propriété entre les mains de sa femme, dit au-revoir à ses deux filles, et rejoint le 16ème escadron du train des équipages caserné à Lunel. Dès le 4 août, il part sur le front.

Malheureusement, la documentation sur le détail du parcours du train des équipages est lacunaire. Je sais seulement que le 16ème escadron était rattaché au 16ème corps d’armée. On peut donc en déduire de façon très générale quel fut son parcours pendant la guerre.

Celle-ci commence dès le début du mois d’août, en Lorraine, vers Mirecourt et Mattaincourt par voie ferrée, puis dans le secteur de Lunéville. C’est ensuite l’offensive en direction de Loudrefing, puis la bataille de Morhange. Début septembre, les combats continuent dans les Vosges, vers le Grand-Couronné, toujours dans le secteur de Lunéville.

La fin du mois de septembre voit une période de repos du côté de Nancy, avant que les troupes soient redirigées vers la région de Toul, et le bois de Mort Mare

Après un transport par voie ferrée dans le courant du mois d’octobre, c’est l’Oise, vers Soissons, pour relever les troupes britanniques jusqu’à la fin du mois.

À partir du 28 octobre 1914, nouveau transport par voie ferrée vers la Belgique, pour la bataille d’Ypres qui dure jusqu’au début février 1915, où les troupes sont relevées par l’armée britanniques. C’est ensuite un transport par camions qui les emmène en Champagne, pour un mois de repos.

La première bataille de Champagne, aux abords ouest de Mesnil-lès-Hurlus et de la ferme Beauséjour, est le théâtre des opérations pour les six prochains mois, jusqu’à l’automne. Le mois de septembre se passe ensuite en repos dans la Marne, avant la seconde bataille de Champagne, vers la butte de Tahure et la cote 193, jusqu’à la fin de l’année.

Bivouac d'un escadron du train des équipages
Bivouac d’un escadron du train des équipages – ECPAD AUL 95

C’est ensuite à nouveau un mois de repos en Champagne, dans la région d’Epernay, au début de l’année 1916. Les troupes sont alors à nouveau transportées sur le front, dans l’Aisne, au début de février, secteur vers Condé-sur-Aisne et Pernant.

Au mois d’août, après un transport par voie ferrée et une période de repos, c’est la montée à Verdun, dans le secteur d’Avocourt et du Four-de-Paris. Les troupes y restent la majeure partie de l’année 1917, jusqu’au début octobre. Attaques et contre-attaques se succèdent. A l’été, c’est la deuxième bataille offensive de Verdun. Au mois d’octobre arrive enfin une période de repos, après un transport par voie ferrée vers la région de Vesoul.

Le 23 octobre 1917, Jean Lafon passe au 15ème escadron du train des équipages, rattaché au 15ème corps d’armée. Il n’y reste que deux mois, avant de rejoindre le 14ème escadron du train des équipages pour la dernière année de guerre.

Le 14ème corps d’armée, qui était en repos dans la Somme, est transporté par voie ferrée vers le camp de Mailly pour une période d’instruction. A la fin janvier 1918, après un nouveau transport ferroviaire, les troupes sont en Alsace pour deux mois.

Début avril, un nouveau transport par voie ferrée emmène les hommes dans l’Oise, avant un mouvement par camions vers la Somme : les troupes sont tenues en réserve, prêtes à intervenir lors de l’offensive allemande sur le front britannique. Elles sont alors engagées dans la 4e bataille des Flandres, en liaison avec l’armée britannique.

Au début du mois d’avril, Jean est devenu père pour la troisième fois : sa femme a donné naissance à un petit Louis le 5 avril. Mais ce garçonnet devra attendre un peu pour connaître son papa.

A la fin juin, les troupes du 14ème corps d’armée française, relevées par l’armée britannique, sont transportées par voie ferrée vers la Marne. Après quelques jours de repos, elles sont dans la seconde bataille de la Marne. Après une première période de progression dans un secteur de cette bataille, elles sont déplacées au début du mois d’août vers le nord-ouest de Reims.

Au mois de septembre, les troupes sont retirées du front afin d’être prêtes à reprendre l’offensive lors de la bataille de Champagne et d’Argonne qui se déroule au mois d’octobre. Les troupes à cette époque sont alors facilement engagées pour quelques jours dans un secteur, puis retirées et déplacées avant d’être réengagées dans un autre secteur. C’est la guerre de mouvement dans le plein sens du terme. Le train des équipages est alors bien sollicité.

Quelques jours avant la fin des combats et la signature de l’armistice, Jean Lafon est envoyé au 7ème escadron du train des équipages, qui sert alors à la bataille de la Lys et de l’Escaut, en Belgique. Il y reste deux mois, avant de passer en décembre à la 7ème section des commis et ouvriers d’administration, où il passe son dernier mois de mobilisation. Il est libéré et peut rentrer chez lui à la fin du mois de janvier 1919.

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