Splendide – Pierre de Thélin

Pierre de Thélin est le cousin de mon arrière-grand-mère. Lorsque la guerre éclate, il n’a que dix-huit ans et n’est donc pas mobilisé. Mais à peine six mois plus tard, le 2 janvier 1915, le voilà qui s’engage comme volontaire pour toute la durée de la guerre, alors qu’il aurait pu attendre un peu plus, faisant partie de la classe 1916.

Six jours plus tard, il arrive donc au 7^ème régiment de cuirassiers. Celui-ci combat alors en Alsace, du côté de Balschwiller. Au mois de mai, c’est l’Artois, avant la Lorraine pour l’été : Saint-Jean-d’Ormont, Celles, Hermenpère, et Ban-de-Sapt.

Le 1^er septembre, Pierre est nommé aspirant, et passe au 9^ème régiment de cuirassiers. Il passe alors plusieurs mois dans la Somme, jusqu’en mai 1916, à la garde de la côte de la Manche et de la voie ferrée entre Abbeville et Etaples. De temps en temps, son unité envoie des détachements aux tranchées.

Le 1^er août 1916, le 9^ème régiment de cuirassiers est démonté et devient « régiment de cuirassiers à pied » ; il prend le nom de 9^ème régiment de cuirassiers à pied. Il participe alors à la bataille de la Somme, jusqu’en avril 1917, dans les secteurs de Cléry et de Tracy-le-Val.

Le 20 septembre 1916, Pierre de Thélin est cité à l’ordre général :

“Le 3 septembre 1916 a pris dans des circonstances difficiles le commandement de 2 sections de mitrailleuses, les officiers de la compagnie étant blessés. A maintenu son personnel pendant 24 heures sous un violent bombardement donnant un bel exemple de courage et d’énergie”

Le 5 Mai 1917, Pierre participe à la bataille du moulin de Laffaux, dans l’Aisne. Le 29 mai, il est promu sous-lieutenant à titre temporaire.

Extrait de la fiche matricule de Pierre de Thélin – archives départementales de Paris

Le 20 juin, il reçoit une citation à l’ordre de l’armée :

“Sous-officier d’un courage exceptionnel progressant avec sa section de mitrailleuses sous un barrage violent se trouva en présence d’abris allemands non vidés, entra résolument dans ces abris où il contraignit 9 Allemands à se rendre. Amené le lendemain par la mort de son capitaine à prendre le commandement de la compagnie de mitrailleuses reconstitua celle-ci qui avait perdu la moitié de son effectif sous le feu de l’ennemi, faisant preuve d’un courage et d’une décision digne des plus grands éloges”

Son unité prend ensuite part à la Bataille du Chemin des Dames. Au mois de juin 1918, c’est l’Oise qui est son terrain de jeu, à la bataille du Matz.

La fin de la guerre, à l’automne de la même année, se déroule pour lui dans le secteur de Verdun ; c’est l’Offensive Meuse-Argonne. Le 24 septembre, Pierre de Thélin est confirmé comme sous-lieutenant. Le 21 octobre, il est cité à l’ordre du régiment :

“Officier de renseignement a effectué avec hardiesse et succès dans une forêt où la position adverse était encore imprécise des reconnaissances pour établir la liaison avec l’armée américaine”

Il est alors décoré de la Croix de guerre.

L’armistice n’est pas pour lui le signal de la fin de son engagement sous les drapeaux : le 3 mai 1919, il rejoint le 4^ème régiment de spahis. Le 30 mai, il est nommé lieutenant. Il lui faut encore attendre quelques semaines avant que sa mobilisation au titre de la guerre s’achève. Mais ce n’est pas la fin de son parcours dans l’armée : il y reste alors en tant qu’officier de carrière.