Jules Monjon est le frère de mon arrière-arrière-grand-père Alfred. Né en 1869, il fait partie de l’armée territoriale, et est rattaché au 122ème régiment d’infanterie caserné à Montpellier.
En raison de son âge, et parce qu’il appartient à l’armée territoriale, Jules n’est pas concerné par la mobilisation générale d’août 1914 : sa classe n’est appelée qu’au début de l’année 1915, et il rejoint son unité le 19 avril 1915.
Le 122ème régiment d’infanterie combat alors en Champagne, dans les secteurs du Trapèze et de Beauséjour. Mais ce séjour au front sera de courte durée : au milieu du mois d’août, Jules est réformé numéro 2 pour tuberculose pulmonaire.
Le deuxième type de réforme signifie que le soldat n’est plus apte à servir à cause d’une invalidité résultant d’une blessure ou d’une maladie sans rapport avec le service. C’est ans doute son âge et le mauvais climat de la Champagne, surtout pour un homme du Midi qui a passé toute sa vie à quelques encablures de Montpellier, qui ont déclenché chez Jules cette tuberculose pulmonaire ou phtisie, à moins qu’il n’ait été contaminé par un de ses camarades.
C’est une maladie infectieuse qui se développe le plus souvent autour des poumons. Le bacille de Koch, qui en est responsable, se transmet par voie aérienne. Il infecte alors les poumons en y créant des cavités, qui dégradent les capacités respiratoires du malade, et allaient jusqu’à le tuer avant la découverte des antibiotiques permettant de soigner cette maladie, au milieu du XIXème siècle.
Le 23 novembre 1915, Jules est maintenu réformé, et renvoyé dans ses foyers, il y restera jusqu’à la fin de la guerre. Il voit toutefois son fils Julien partir pour l’armée au printemps 1918. Le 30 novembre 1918, quelques semaines après l’armistice, Jules est totalement libéré du service militaire.
Jadis et naguère 