Etienne Pourtalès est le mari de Marthe Malavielle, cousine de mon arrière-grand-mère. Le couple s’est marié en février 1914, et vit à Ganges (Hérault), où Etienne est employé de commerce.
S’il fait partie de la classe 1911, Etienne, après avoir été ajourné, a été exempté du service militaire en 1913 pour bronchite spécifique. Il n’est donc pas concerné par la mobilisation générale d’août 1914. Un conscrit ajourné est exempté pour une année mais doit repasser devant le conseil de révision l’année suivante pour justifier de sa situation. Un homme exempté n’a pas à faire son service militaire, et n’a plus besoin de justifier de sa situation. Ce sont souvent des raisons de santé qui provoquent l’ajournement ou l’exemption.
Mais la déclaration de guerre modifie le statut des hommes exemptés, qui doivent à nouveau passer devant le conseil de révision. Le 9 septembre 1914 Etienne Pourtalès est donc classé service armé. Quelques semaines plus tard, le 25 novembre, il arrive au 81ème régiment d’infanterie.
Depuis le mois d’octobre, celui-ci participe à la Bataille des Flandres, en Belgique. Ce sont les combats qui forment ce que l’on a appelé la Première bataille d’Ypres, du côté de Poelcapelle, Zillebeke et Saint-Eloi. En décembre, le régiment se trouve à la ferme Sans Nom, ferme Picadilly. Le 15, ce sont les combats du bois 40. Le 81ème régiment d’infanterie reste dans les Flandres jusqu’en février 1915.
Le 10 janvier, Etienne est devenu papa d’une petite Madeleine. A-t-il eu à cette occasion quelques jours de permission pour aller faire sa connaissance ? Impossible de le savoir…
Après les Flandres, c’est vers la Champagne qu’Etienne et ses camarades sont dirigés. Ils sont positionnés dans le secteur du Bois Oblique, de Beauséjour et du Trapèze. C’est là que le 28 mars 1915 Etienne est tué à l’ennemi à Beauséjour (Marne). On lui décerne la mention « Mort pour la France », mais cela ne le fera pas revenir après de sa femme et de sa fille, qui ne connaîtra pas son papa.
Jadis et naguère 