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France – Adrien Vincent

Adrien Vincent est le cousin germain de mon arrière-grand-père Emile. Né en 1894, il fait partie de la classe 1914. Lorsque la guerre éclate, il n’a pas encore effectué son service militaire, même si le conseil de révision a sans doute déjà eu lieu. En attendant, Adrien vit à Ispagnac (Lozère) avec ses parents, et aide son père en tant que ferblantier.

Peu de temps après le début de la guerre et la mobilisation générale, Adrien est convoqué au 56ème régiment d’artillerie. Il le rejoint le 7 septembre 1914. Celui-ci se trouve en Lorraine, et se bat à la mi-septembre à la Trouée de Charmes et à Gerbéviller.

A partir de la mi-octobre, et jusqu’à la fin de l’année, il passe ensuite en Belgique et participe à la bataille des Flandres, aussi connue comme bataille de l’Yser : il combat plus précisément dans le secteur de Poelcapelle et de Zillebeke.

En février 1915, le 56ème régiment d’artillerie se trouve en Champagne, au fortin de Beauséjour.

Au mois de mai, Adrien passe au 153ème régiment d’infanterie, qui participe alors à la bataille de l’Artois, jusqu’au mois de juillet. Les combats le mènent d’abord du côté de La Targette, Neuville-Saint-Vaast, Vimy et le bois de la Folie, avant de le conduire dans le secteur du Labyrinthe.

A l’automne, retour en Champagne pour Adrien et son unité : le 25 septembre a lieu la bataille de Beauséjour, suivie des combats vers Maisons de Champagne et l’ouvrage de la Défaite.

L’année 1916 commence par la bataille de Verdun : Adrien et le 153ème régiment d’infanterie y sont envoyés en février ; les tranchées dont ils ont la charge sont celle de la Côte du Poivre, des Carrières d’Haudremont, de Froideterre, du Bois Albin devant Douaumont, des ouvrages du Peyron et de Vassincourt, du bois Camard. En avril, ce séjour lorrain se termine dans le secteur de la Cote 304.

Ensuite, la situation est moins dangereuse : jusqu’à l’été le 153ème régiment d’infanterie est affecté à la garde du Grand Quartier Général (GQG) à Chantilly.

Monument aux morts d'Ispagnac
Monument aux morts d’Ispagnac (Lozère) – Photo Généanet

Le 8 juin, Adrien passe au 356ème régiment d’infanterie, et retourne en Lorraine. Après la contre-attaque du Bois le Prêtre jusqu’en juillet, c’est le retour à Verdun pour relever le 346ème régiment d’infanterie dans les secteurs de Laufée et de Chênois la Montagne à partir du 28 août.

Pendant tout le mois de septembre, le régiment prend part à des combats dans le Tunnel des Tavannes. Le 6 septembre il est engagé sur la route de fort de Vaux. Ces combats vont alors être coûteux en hommes et en matériel. Le régiment est alors transféré vers Laronxe et Lunéville fin décembre.

En janvier 1917, Adrien et son unité forment une relève en forêt de Parroy, du côté de Laneuveville aux bois, jusqu’en juin.

C’est ensuite le retour à Verdun jusqu’en juillet, dans le secteur d’Esnes, avant de basculer en août sur Belfort puis l’Alsace : Adrien combat alors vers Suarce, dans le  secteur frontière suisse jusqu’au canal Rhin-Rhône. Il y reste jusqu’au mois de mars 1918, vers le bois de Gobenwald, Entre-Largue, Fontaine.

Ensuite, le 356ème régiment d’infanterie part en Champagne, dans le secteur de Château-Thierry-Vaux jusqu’en août : il combat d’abord du côté de Bouresche et de Vinly, puis vers Oeuilly, et le bois des Châtaigniers, en ensuite dans le secteur de Vauquois.

Le 11 juillet 1918 : Adrien est cité à l’ordre de la brigade : voici le texte qui fait son éloge :

« Dans la journée du 7 juin 1918 s’est présenté comme volontaire pour aller sous un violent tir de barrage ennemi rechercher du matériel qui avait dû être momentanément abandonné. A rempli sa mission avec un grand courage. Croix de guerre étoile de bronze. »

Quelques jours plus tard, le 29 juillet 1918, Adrien Vincent est nommé caporal. Au mois d’août, il est à nouveau cité à l’ordre de la brigade, en ces termes :

« S’est particulièrement distingué par son courage et son sang-froid au cours de combats du 15 au 25 juillet 1918. Croix de guerre avec étoile de bronze ».

A partir de septembre, le régiment avance plus en Champagne : il passe à Sommepy et à Attigny, avant de rejoindre la crête d’Orfeuil au mois d’octobre. Lors des combats de cette fin du mois, Adrien Vincent est blessé et conduit à l’ambulance de Sommepy.

C’est là qu’il décède des suites de ses blessures, le 26 octobre 1918, à tout juste 24 ans. Toute sa vie adulte aura été donnée à son pays, jusqu’à sa vie toute entière. La mention « Mort pour la France » apposée sur son acte de décès et l’inscription de son nom sur le monument aux morts d’Ispagnac sont une bien faible récompense pour ce don total de sa jeunesse et de sa vie.

3 réponses sur « France – Adrien Vincent »

[…] Puis c’est le retour à Verdun, et la préparation de l’offensive du 20 août 1917, vers Louvemont, Vacherauville, et la côte du Talou. Mais Gaston ne verra pas cette offensive : le 1er août 1917 il a été tué à l’ennemi au secteur de Vacherauville (Meuse), et il recevra la mention « Mort pour la France », tout comme son frère aîné Adrien. […]

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